Le futur gouvernement pourrait supprimer les trois jours de carence en cas de maladie

Le mouvement ANO et le parti social-démocrate ČSSD ont trouvé un accord sur le paiement des trois premiers jours des congés maladie.

Le cheval de bataille des sociaux-démocrates a enfin trouvé un écho. Leur proposition de faire payer par l’employeur les trois premiers jours des arrêts maladie a été approuvée par le mouvement ANO, qui cherche depuis octobre à former un gouvernement qui obtiendrait la confiance de la Chambre des députés. Dans le cadre d’une coalition ANO-ČSSD (qui serait minoritaire et aurait encore besoin du soutien des communistes), les discussions sur la suppression du délai de carence ont été acceptées par le Premier ministre Andrej Babiš, malgré les réticences de son mouvement.

Il faut dire que la proposition n’est pas nouvelle. En 2015, l’ancien chef du gouvernement social-démocrate Bohuslav Sobotka lançait l’idée de payer les congés maladie dès le premier jour. La mesure avait été finalement abandonnée, faute de soutien du mouvement ANO et des chétiens-démocrates, et faute d’approbation de la part des représentants du patronat. Concrètement, il s’agit de demander aux entreprises de payer 60% du salaire des employés malades, et ce du premier au onzième jour de maladie. Actuellement, les trois premiers jours ne sont pas payés et les entreprises payent leur salarié du quatrième au quatorzième jour de congé maladie. Les jours suivants sont pris en charge par l’Etat le cas échéant.

Avec cette main tendue vers les sociaux-démocrates, Andrej Babiš veut avancer pour la formation d'un gouvernement. La mesure de suppression des trois jours de carence devrait toutefois être difficile à mettre en œuvre. Car si les syndicats des travailleurs soutiennent cette proposition depuis de nombreuses années, les représentants des entreprises y sont de leur côté farouchement opposés. Et sans accord tripartite (gouvernement, syndicats, patronat), difficile d'imaginer que la situation puisse évoluer.