L’avenir de la gare de Brno divise la coalition municipale

Le conseil municipal doit trancher la semaine prochaine sur la rénovation de la gare actuelle ou la construction d'un nouveau bâtiment. 

Véritable serpent de mer, l’avenir de la gare principale de Brno n’est toujours pas réglé. La population de la ville ainsi que les politiciens de tous bords sont divisés entre la possibilité de rénover le bâtiment existant, situé au centre-ville, et la construction d’un nouvel édifice au abords de la rivière Svratka.

Plusieurs référendums locaux ont eu lieu, mais la faible participation n’a pas permis de rendre les résultats officiels. En fin d’année dernière, la Ville a commandé une enquête publique pour recueillir l’avis de la population. D’après cette étude, la rénovation de la gare actuelle située au pied de la colline de Petrov est accueillie favorablement par 64% des personnes interrogées, contre 40% pour la version au bord de la rivière. Un référendum montrait en 2016 80,94% d’adhésion au projet de modernisation contre 67,89% pour la construction d’une nouvelle gare, mais la faible participation (23,83%) n’a pas permis de valider le résultat (au moins 35% des inscrits doivent participer).

Mais ce soutien populaire à la gare actuelle ne suffit pas pour régler la question. Car le mouvement ANO et son leader Petr Vokřál, maire de Brno, souhaite relancer le projet de construction d’un nouveau bâtiment, arguant que les travaux seraient plus facilement réalisables et coûteraient moins cher. Les partis d’opposition Top09 et chrétiens-démocrates (KDU-ČSL) se sont joint au mouvement ANO. Les partis Žít Brno, Pirate et Verts, membres de la coalition municipale avec ANO, s’élèvent contre cette décision et affirment que l’avis de la population doit primer.

La décision finale sur l’avenir de la gare doit être prise la semaine prochaine lors d’un conseil municipal exceptionnel. Au sein de l’assemblée, le projet de nouvelle gare bénéficie d’un large soutien et le vote devrait être une formalité. Žít Brno, le Parti Pirate et les Verts affirment que si ce projet l’emporte la semaine prochaine, il s’agira d’une violation de l’accord de coalition et menacent de mettre un terme à leur coopération à la tête de la ville. Si le projet venait à être validé, la construction de la nouvelle gare pourrait débuter en 2020. Mais de multiples recours en justice pourraient encore retarder les travaux.

Photo : Wikipédia