Malgré le tri, la moitié des déchets en plastique n'est pas recyclée
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- Published on Tuesday, 16 January 2018 00:05
- Written by Jerome Paquet
Si la grande majorité de la population a pris l’habitude de recycler les emballages, les déchets sont bien souvent incinérés ou stockés dans les décharges du pays.
Selon une étude menée par le mouvement écologiste Duha (« Arc-en-ciel »), 72% de la population tchèque recycle ses déchets. Un total assez élevé qui classe le pays à la deuxième place au niveau européen, derrière la Belgique. L’entreprise Eko-kom estimait en 2016 qu’un habitant tchèque recycle en moyenne 45 kilos de papier, de verre et d’emballages divers, et 11 kilos de métal.
« Le problème est que seulement 50% du plastique trié est recyclé et réutilisé », affirme Jan Piňos, membre du mouvement Duha cité par le site novinky.cz. Selon lui, le reste est directement envoyé dans les incinérateurs du pays. « Et une partie des 50% [recyclés] finit en fait dans les incinérateurs », ajoute-t-il en pointant du doigt le manque d’action de l’Etat à ce sujet. Le mouvement Duha dénonce les lobbies des incinérateurs, qui soutiennent que brûler les déchets permet de produire de la chaleur. Et ce qui n’est pas brûlé est conservé dans les décharges du pays. Les chiffres publiés par le ministère de l’Environnement confirment ceux avancés par le mouvement Duha : en 2016, 60% des déchets en plastique étaient effectivement recyclés, tandis que 13% étaient incinérés. Le reste était transporté dans une décharge.
L’une des raisons au manque de recyclage du plastique est le manque de rentabilité du processus. Les villes achètent le contenu des poubelles jaunes et des travailleurs doivent de nouveau trier les déchets, en rejetant une grande partie, « parfois jusqu’à 70% », selon le directeur de l’entreprise HBH odpady Jiří Holešák, interrogé par idnes.cz. « Le prix moyen du mélange [de plastique] est de deux à trois couronnes par kilogramme », explique-t-il. Un prix équivalent à celui de l’incinération des déchets qui n’incite pas les communes à soutenir le recyclage, puisqu’elles doivent également investir dans des containers spéciaux pour permettre aux habitants de trier leurs déchets.