La loi contre le tabac dans les bars et restaurants pourrait être modifiée

Le Sénat étudie les propositions d’une pétition qui vise à réintroduire la cigarette dans les bars et restaurants sous certaines conditions.

Et si les Tchèques avaient de nouveau le droit de fumer dans les bars et les restaurants ? La question peut sembler saugrenue, mais l’idée est fermement soutenue par les 55 000 signataires d’une pétition qui va dans ce sens. Le document est actuellement étudié par le Sénat, qui doit se prononcer sur une modification de la loi en cours ou sur son maintien tel quel.

La loi interdisant le tabac dans les bars et restaurants (mais aussi les aéroports, zoos, arrêts de bus, lieux médicaux, terrains de sports et terrains de jeux) est entrée en vigueur le 31 mai dernier. Depuis, un fumeur s’expose à une amende pouvant aller jusqu’à 5000 couronnes, le propriétaire d’un bar ou d’un restaurant risquant quant à lui une peine dix fois plus élevée. Mais l’opposition à cette loi s’organise, arguant que les recettes se font moindres et que de nombreux bars ou restaurants pourraient devoir mettre la clé sous la porte si la situation n’évoluait pas, principalement quand les clients ne voudront pas fumer dehors en cas de mauvais temps pendant l’hiver. Les brasseurs du pays affirment que les ventes de bière ont baissé de 9% en juillet par rapport à l’an dernier, et accusent la loi d’être la seule cause de cette baisse.

« Nous nous demandons toujours pourquoi il est possible que vous interdisiez à un restaurant d’installer un fumoir, quand cela est possible dans un hôtel. C’est illogique », estime le président de l’Association des hôtels et restaurants de République tchèque Václav Stárek. Comme les autres signataires de la pétition, il milite pour que des fumoirs puissent être construits. Le député Marek Benda souhaite de son côté que les lieux les plus petits puissent décider d’être ouverts aux fumeurs ou non, à la manière de ce qui existe en Allemagne.

Si certains sénateurs semblent favorables à une évolution de la loi, nombreux sont ceux qui souhaitent prolonger la situation actuelle avant d’en juger les effets. « Ce n’est pas une bonne pratique d’adopter une loi et de la modifier neuf mois plus tard », affirme Václav Hampl sur ct24.cz. Un sondage réalisé en août par l’agence Median montre que 51% des personnes interrogées sont contre la loi sur l’interdiction de la cigarette (31% tout à fait contre, 20% plutôt contre), tandis que 48% y sont favorables (29% très favorables, 19% plutôt favorables, 1% ne se prononce pas).

Photo : Wikipédia