L’Etat se prépare à retirer les panneaux publicitaires du bord des autoroutes

L’interdiction des panneaux publicitaires au bord des autoroutes est entrée en vigueur le 1er septembre. Une longue bataille judiciaire devrait toutefois avoir lieu avant l’arrachage des panneaux.

 

Les automobilistes de retour de vacances ont pu voir les drapeaux tchèques se multiplier sur le bord des autoroutes ces dernières semaines. Il ne s’agit pas du soutien de supporters pour un quelconque événement sportif, mais de la stratégie mise en place par les propriétaires des panneaux publicitaires pour qu’ils ne soient pas retirés par l’Etat. La loi interdit en effet de supprimer un drapeau tchèque, quelle que soit la raison. Cette situation résume les derniers mois de tension entre le gouvernement et les propriétaires des terrains qui longent les autoroutes et les routes nationales.

Depuis le 1er septembre, les panneaux publicitaires situés à moins de 250 mètres du bord des autoroutes et à moins de 50 mètres des routes nationales principales doivent être retirés, pour des raisons de sécurité. L'interdiction est valable sur tous les terrains qui longent ces routes, qu'ils soient propriété de l'Etat ou non. Seuls les terrains situés sur le territoire des villes ne sont pas concernés par l'interdiction. 

Si une partie des panneaux a été supprimée de bonne volonté, il en reste environ 3000 dont la présence est désormais illégale (dont 388 pour la seule autoroute D1). Et leur situation est encore loin d’être réglée, car l’Etat est à présent engagé dans une bataille judiciaire pour faire appliquer la loi. La justice devra statuer si la présence d’un drapeau sur un panneau suffit à empêcher son retrait.

En outre, 17 sénateurs ont saisi la Cour constitutionnelle, estimant que la loi va à l’encontre du droit à posséder des biens et à commercer. « Il ne s’agit pas seulement des panneaux publicitaires », explique Václav Chaloupka, le chef de file des frondeurs. « Quand je consulte les avocats, j’ai vraiment le sentiment que cela constitue une violation de la Charte des droits et des libertés fondamentaux. » Un argument qui risque de ne pas suffire. « Nous les supprimerons tous, avec ou sans drapeau », assure le ministre des Transports Dan Ťok. Le retrait des panneaux pourrait coûter jusqu’à 60 millions de couronnes à l'Etat.

Photo : Česká Televize