38 000 personnes signent une pétition contre la discrimination des Roms à l'école

 

Lors d'une manifestation, l'ONG Amnesty International a déposé hier les 38 000 signatures d'une pétition contre la discrimination des Roms, notamment pour l'accès à l'éducation.

La manifestation a eu lieu devant le ministère de l’Éducation, hier. Lors du dépôt des signatures de la pétition, les activistes d'Amnesty International ont brandi un bulletin de note destiné au Premier ministre Bohuslav Sobotka, avec la mention « insuffisant » (« nedostatečný »). En cause, le manque de protection des enfants Roms contre la discrimination à l'école et l'absence de plan pour faire évoluer la situation. Selon le directeur d'Amnesty International en République Tchèque Mark Martin, « le gouvernement devrait reconnaître que cette discrimination existe et commencer à la résoudre en priorité ».

L'ONG reproche notamment au gouvernement d'empêcher les enfants Roms à accéder à un cursus scolaire normal et de les forcer à étudier dans des écoles destinées aux élèves en grandes difficultés (situations de handicap mental ou exclusion sociale). Une étude a été présentée à ce sujet au printemps.

L'ancien ministre de l'Education Marcel Chládek (ČSSD) avait alors rejeté en bloc les accusations de discrimination, assurant que le système éducatif tchèque n'est pas configuré pour discriminer et que la difficulté d'accès aux études résulte d'échecs individuels.

La manifestation d'Amnesty International intervient une semaine après le jugement de la Cour constitutionnelle, qui a jugé irrecevable la demande d'indemnisation d'un Rom. Celui-ci exigeait des excuses de l’État ainsi qu'un dédommagement de 500 000 couronnes pour avoir été placé dans une école spécialisée de Cheb en 1985. La Cour constitutionnelle a estimé dans son jugement que le choix de l'établissement scolaire avait été fait à la suite de tests complets et n'a pas reconnu de discrimination.

Photo : romea.cz