L’Etat veut rendre leur nationalité tchèque aux émigrés

Les personnes ayant fui la Tchécoslovaquie entre 1948 et 1989 ont été déchues de leur nationalité par le régime communiste.

Le projet de loi adopté hier par la Chambre des députés doit permettre aux personnes qui ont émigré de Tchécoslovaquie entre 1948 et 1989 de regagner leur citoyenneté tchèque. Leurs enfants et petits-enfants doivent également bénéficier de la nationalité. Le texte a été approuvé par le mouvement ANO et par la majorité de l’opposition. Seuls les communistes, le parti d’extrême-droite SPD et une partie des sociaux-démocrates ont voté contre.

Un projet similaire avait été proposé par le ministère de l’Intérieur en 2013 mais avait été rejeté. Les opposants avaient expliqué ne pas vouloir que des personnes ne parlant pas tchèque et n’ayant jamais vécu dans le pays pourraient obtenir la nationalité, ce qui est le cas d’une partie des descendants des émigrés.

Les défenseurs du texte insistent sur la contrainte par laquelle les émigrés ont été privés de leur citoyenneté. Le régime communiste les considérait comme des traitres et ils furent à ce titre déchus de leur nationalité. L’exemple le plus connu est l’écrivain Milan Kundera, exilé en France en 1975 puis naturalisé français en 1981. Le Premier ministre Andrej Babiš lui a proposé de lui rendre sa nationalité tchèque (en plus de sa citoyenneté française) mais l’auteur n’a pour l’instant pas donné suite.

Le projet de loi doit encore être adopté par le Sénat et ratifié par le président Miloš Zeman avant que le texte n’entre en vigueur. Aucune statistique ne permet d’estimer le nombre de personnes qui sont concernées par cette mesure. 

Photo : Tchéquie Matin