La République tchèque commémore la mémoire de Jan Palach

L’étudiant s’était immolé par le feu sur la place Venceslas, le 16 janvier 1969, pour protester contre le régime communiste. Son image est désormais récupérée de toutes parts.

Le monument qui rappelle le geste de Jan Palach, situé au pied du musée national, sur la place Venceslas de Prague (Václavské náměstí), a été récemment rénové. 50 ans après le drame, la mémoire de Jan Palach (décédé des suites de ses blessures le 19 janvier) reste vive. C’est le souvenir d’un excellent étudiant, promis à un brillant avenir, qui s’est sacrifié pour protester contre l’apathie de la population, quelques mois après l’invasion soviétique des 20 et 21 août 1968 qui a mis fin au Printemps de Prague.

Ce geste, en pleine période de « normalisation » (la reprise en main du contrôle de la population par le régime communiste), n’a pas eu l’effet escompté, malgré les sacrifices de Jan Zajíc (mort le 25 février de la même année) et Evžen Plocek (décédé le 9 avril). Mais c’est 20 ans plus tard que le sacrifice de Jan Palach a atteint son but. Des manifestations ont eu lieu pour commémorer sa disparition, malgré la répression. La « semaine de Palach » a ébranlé le régime et semé les germes de la Révolution de Velours de novembre 1989.

La mémoire de cet étudiant a fait de lui l’un des principaux symboles de la résistance face à l’oppression du régime communiste. Il est vu comme un héros national et son image est à ce titre régulièrement récupérée. L’extrême-droite tchèque le cite régulièrement en exemple, soulignant l’importance de réveiller la population contre les nouveaux dangers qui la guettent.

Mais cette influence se retrouve jusqu’en Italie. A Vérone, un concert soutenu par des organisations néo-nazies était prévu pour samedi. L’événement a suscité l’indignation en République tchèque, au point que des étudiants en philosophie de l’université Charles IV de Prague ont lancé une pétition demandant l’annulation du concert. Le texte, signé par 2200 personnes, a été envoyé au maire de Vérone. Si le conseil municipal a rejeté la demande, la salle où devait avoir lieu l'événement a préféré faire machine arrière et l'annuler.