Les congés maladie seront payés dès le premier jour

La loi sur la suppression des trois jours de carence a été validée hier par la Chambre des députés.

Quelques semaines après avoir été rejeté par les députés, faute du soutien du mouvement ANO, la proposition de loi des sociaux-démocrates (ČSSD) a enfin été adoptée par la chambre basse. Les trois jours de carence encore en vigueur sont « une sanction injuste pour les employés malades », selon Kateřina Valachová. 60% du salaire des employés devrait être payé dès le premier jour de maladie, au lieu d’attendre le quatrième jour comme c’est le cas actuellement.

129 députés sur 189 se sont exprimés en faveur de ce texte. Sans surprise, l’opposition libérale (ODS et Top09) a massivement voté contre, tandis que le mouvement ANO, le parti social-démocrate et le parti Pirate ont soutenu le projet à la quasi-unanimité.  Le Sénat doit encore adopter le texte avant qu’il puisse entrer en vigueur, probablement à partir du 1er juillet 2019.

Le patronat s’inquiète du coût de la mesure. La loi prévoit que leurs cotisations sociales baisseront de 0,2% pour compenser le manque à gagner, ce qui correspond à une dépense supplémentaire de 3,5 milliards de couronnes par an pour l’Etat.

Les médecins sont eux aussi mécontents du choix du gouvernement et craignent que leurs cabinets soient surfréquentés. « Il est prouvé que l’adoption de cette période de carence de trois jours a entraîné une baisse significative du nombre d’incapacités temporaires de travail », explique le président de l’Association des praticiens généralistes (Sdružení praktických lékařů) Petr Šonka sur irozhlas.cz. D’après lui, de nombreux patients consulteront leur médecin inutilement, ce qui impliquera un coût supplémentaire pour l’Etat. Il affirme que la solution pourrait être la généralisation des « sick days », ces jours de congés donnés par certaines entreprises pour permettre à leurs employés de rester chez eux pour les maladies bénignes qui ne nécessitent pas le diagnostic d’un médecin.

Pour les sociaux-démocrates, c’est une victoire symbolique. C’est la première fois depuis les élections de 2017 qu’ils ont pu affirmer leur opinion au sein de la coalition menée par le mouvement ANO. Ils s’étaient mis d’accord avec le Premier ministre Andrej Babiš pour gouverner avec lui à condition que les trois jours de carence soient supprimés pendant cette mandature.