Affaire Skripal : la République tchèque expulse trois diplomates russes

La mesure est principalement symbolique, mais permet aux Tchèques d'afficher leur fermeté face aux accusations russes.

La crise diplomatique qui perdure entre le Royaume-Uni et la Russie fait des remous jusque dans le reste de l'Union européenne. La République tchèque fait partie des 14 pays qui ont décidé d'expulser plusieurs diplomates russes, en solidarité avec le gouvernement britannique. La mesure a été confirmée hier par le Premier ministre Andrej Babiš et le ministre des Affaires Étrangères Martin Stropnický. « Quand notre allié nous demande de l'aide, nous devons en tenir compte », a affirmé le chef du gouvernement.

Mais la décision tchèque est aussi à mettre en lien avec les déclarations russes ces derniers temps, qui déclaraient que le poison utilisé contre l'espion Sergueï Skripal, le novatchok, ne venait pas de Russie mais pouvait venir de pays de l'Union européenne. La République tchèque faisait partie des pays cités par la diplomatie russe comme source potentielle du poison. « Les Russes ont dépassé toutes les limites quand ils ont déclaré que le novatchok pouvait venir de République tchèque », selon Andrej Babiš. Le ministre des Affaires Étrangères avait déjà convoqué l'ambassadeur russe en Tchéquie, la semaine dernière, pour lui demander d'éclaircir la position de Moscou sur ce sujet.

Le président Miloš Zeman, par la voix de son porte-parole Jiří Ovčáček, a approuvé cette décision. Celui-ci a déclaré sur Twitter que l'expulsion de diplomates est « une réaction à l'audace de la Russie envers la République tchèque. Je rappelle que la Russie utilise toujours ce genre d'accusations absurdes. »

L'expulsion est principalement symbolique, puisque environ 140 Russes sont employés par les services diplomatiques de leur pays en République tchèque, ce qui est le plus fort total au sein de l'Union européenne. Les services secrets tchèques soupçonnent toutefois Moscou de dissimuler le travail de ses espions en le cachant derrière un emploi diplomatique. « Et si quelqu'un pense que c'est pour le bien de notre pays, il se trompe totalement », a affirmé Andrej Babiš en guise de conclusion.

Photo : Tchéquie Matin