Le parti social-démocrate change sa direction et veut gouverner avec ANO

Le congrès du parti social-démocrate du week-end dernier a permis de décider d’un revirement de sa stratégie politique.

Le congrès du week-end dernier à Hradec Králové avait pour but de permettre au parti de retrouver un cap et de mettre fin aux spéculations sur un éventuel soutien au gouvernement Babiš. Jan Hamáček, député depuis 2006, a été élu dimanche à la tête du parti et a affirmé dans la foulée vouloir négocier avec le vainqueur des élections pour participer au gouvernement avec lui. C’est un revirement important, puisque les sociaux-démocrates quittent le bloc « anti-Babiš » qui s’était formé au lendemain des élections. Il rassemblait alors, outre le ČSSD, le parti chrétien-démocrate (KDU-ČSL), le parti civique (ODS), le parti conservateur Top09 et les Indépendants (STAN).

Appelant à l’unité, Jan Hamáček a confirmé vouloir négocier avec le mouvement ANO sur la formation d’un gouvernement, tout en rappelant qu’il ne veut pas travailler avec une personne poursuivie par la justice – une position qui exclut de fait le Premier ministre  Andrej Babiš. Il privilégie toutefois une participation active à la coalition plutôt qu’une tolérance d’un gouvernement minoritaire, qui serait « sans possibilité de contrôler »la politique du mouvement ANO. Le nouveau leader du ČSSD a en outre répété que les sociaux-démocrates ne doivent pas négocier avec le parti d’extrême-droite SPD.

Depuis les élections législatives d’octobre, les sociaux-démocrates (ČSSD) sont dans l’obligation de se réinventer. Largement battu par le mouvement ANO d’Andrej Babiš, le principal parti de la gauche tchèque a subi un énorme revers en n’obtenant que 7,27 % des voix, très loin des 20,45 % de 2013. Avec 15 députés, contre 50 auparavant, le groupe parlementaire se retrouve affaibli et sa voix porte moins loin. Les tensions entre l’ancien Premier ministre et ancien leader du parti Bohuslav Sobotka et son alter-ego Andrej Babiš lors de la précédente coalition gouvernementale ont fragilisé le parti social-démocate, jusqu’aux élections.