Le tribunal de Bratislava confirme la participation d’Andrej Babiš à la StB

Le tribunal a rejeté la demande du Premier ministre d’être effacé des listes des agents des services secrets, pour lesquels il affirme ne pas avoir collaboré consciemment.

Voilà une nouvelle dont il se serait bien passé. Le tribunal de Bratislava a rejeté la demande d’Andrej Babiš d’être supprimé des listes de la StB (Státní bezpečnost), la police secrète du régime communiste tchécoslovaque. Selon le Premier ministre, cet enregistrement parmi les agents de la StB est illégal, parce qu’il n’a jamais consciemment collaboré avec les services secrets. Le porte-parole du tribunal Pavol Adamčiak a affirmé qu’il s’agit là d’une décision définitive, qu’aucun recours en justice ne pourrait remettre en question. Cette décision confirme le jugement rendu par la Cour constitutionnelle slovaque.

Andrej Babiš a quant à lui annoncé qu’il continuerait sa bataille judiciaire pour que son nom soit supprimé des listes des agents de la StB. Il a indiqué au quotidien Mladá Fronta Dnes envisager avec ses avocats de poursuivre le ministère de l’Intérieur ou les renseignements intérieurs tchèques, voire saisir la Cour Européenne des Droits de l’Homme. « Nous poursuivrons en justice jusqu’à la mort, parce que nous sommes dans la légalité », a-t-il affirmé. Si le président tchèque, par son porte-parole Jiří Ovčáček, a confirmé que cette décision de justice ne remet pas en question la nomination d’Andrej Babiš comme Premier ministre, les opposants au chef du gouvernement ont trouvé là un argument supplémentaire pour demander sa démission.

Le leader du mouvement ANO avait dans le passé expliqué avoir travaillé dans l’entreprise de commerce extérieur Petrimex, et être à l’époque entré en contact avec des agents de la StB qui s’intéressaient aux activités commerciales de l’entreprise. Des documents d’archive stockés à l’Institut de la Mémoire de la Nation slovaque (Ústav paměti národa) affirment au contraire qu’à partir de 1980 il a activement travaillé au sein de la police secrète, sous le pseudonyme de Bureš. L’ancien lieutenant de la StB Július Šuman avait alors confirmé la collaboration du Premier ministre au sein de la police secrète, avant de se rétracter lors de son audition au tribunal.

Andrej Babiš avait déposé plainte pour faire retirer son nom des listes de la StB dans un premier temps en 2012, après la publication en 2011 d’un document le citant parmi les membres actifs des services secrets. Le Premier ministre a eu gain de cause en 2014, mais la Cour suprême slovaque et l’Institut de la Mémoire de la Nation slovaque ont contesté cette décision en 2017.