Elections législatives : tous unis contre Babiš

Le favori pour le poste de Premier ministre est aussi le plus critiqué. L’ancien ministre des Finances pourrait avoir beaucoup de difficultés à former un gouvernement.

 

La victoire du mouvement ANO lors du scrutin des 20 et 21 octobre prochains ne fait guère de doutes. Crédité, selon les sondages, de 25 à 30% des intentions de vote, le parti du milliardaire Andrej Babiš devrait prendre le leadership dans la Chambre des députés, et le président Miloš Zeman devrait demander à l’ancien ministre des Finances de former un gouvernement. 

Et, s’il remporte le plus de sièges, le parti ANO pourrait se retrouver le grand perdant des élections. Parmi les autres partis susceptibles d’entrer dans la Chambre des députés, aucun ne semble prêt à gouverner avec lui. L’opposition de droite, Top09 et ODS, refuse en bloc toute coopération avec le mouvement ANO. Quant aux membres de la coalition gouvernementale sortante, sociaux-démocrates (ČSSD) et chrétiens-démocrates (KDU-ČSL), ils sont prêts à travailler avec ANO... mais sans Andrej Babiš. Une situation difficilement imaginable tant le milliardaire est incontournable au sein du parti qu’il a fondé en 2011.

Certains, en priorité ODS, s’inquiètent de la possibilité d’une troisième voie : une alliance entre ANO, le parti communiste (KSČM), et le parti du populiste Okamura (SPD). Une coalition qui rassemblerait tous les extrêmes et qui paraît assez peu probable. Andrej Babiš a récemment indiqué ne vouloir gouverner avec aucun de ces deux partis. A l’inverse, une coalition rassemblant les autres partis (ČSSD, KDU-ČSL, Top09 et ODS) semble également hautement improbable tant les divergences entre ces formations sont grandes sur le fond. Si elles marqueront la fin du gouvernement Sobotka, les élections pourraient aussi être le début d’un long blocage de la vie politique du pays.