L'avenir de la coalition en question après l'annonce de la démission du Premier ministre

Chaque parti de la coalition campe sur ses positions, et le statu quo pourrait durer.

La crise politique, débutée avec l'annonce de la démission du Premier ministre Bohuslav Sobotka, pourrait durer. Tandis qu'hier les responsables politiques de tous bords commentaient cette décision inattendue, le président Miloš Zeman n'a pas réagi. Un jour après l'annonce du chef du gouvernement, aucune information n'a filtré du château de Prague à propos de la prise de position du chef de l’État.

Si Bohuslav Sobotka a annoncé qu'il remettra sa démission dans le courant de la semaine, la Constitution ne prévoit pas de délai pendant lequel le président doit décider d'accepter ou de refuser le départ du Premier ministre. Et, à cinq mois des prochaines élections, il est possible qu'aucun grand changement n'ait lieu. Il est peu probable que des élections anticipées soient organisées, et la coalition gouvernementale pourrait bien être contrainte de rester telle quelle jusqu'à la fin du mois d'octobre.

Les tensions restent toutefois importantes : le parti ANO ne veut pas continuer de gouverner avec Bohuslav Sobotka comme Premier ministre, tandis que les sociaux-démocrates (ČSSD) refusent de partager le pouvoir avec Andrej Babiš. Celui-ci avait déjà prévu de rencontrer le président aujourd'hui, tout comme le leader des chrétiens-démocrates (KDU-ČSL), Pavel Bělobrádek, qui le fera demain. Il s'agit désormais pour chaque parti de montrer ses muscles en vue des prochaines élections. Si le mouvement ANO est loin devant dans les sondages (31 %, contre 12,5 % pour ČSSD et 7 % pour KDU-ČSL), il ne pourra pas gouverner seul. Il semble pourtant plus isolé que jamais.