Accusé de fraude fiscale, Andrej Babiš pourrait perdre son poste de ministre des Finances

Le ministre des Finances est sous la menace d’un amendement qui le force à donner des explications sur la façon dont son entreprise Agrofert a levé des fonds.

 

C’est l’ancien ministre des Finances Miroslav Kalousek, leader du parti d’opposition Top09, qui a mené la fronde contre Andrej Babiš. L’émission d’obligations pour l’entreprise Agrofert, détenue par le leader du mouvement ANO, est la cible de nombreuses critiques depuis plusieurs semaines. Jusque-là, Andrej Babiš avait réussi à échapper à toutes les injonctions à prouver que cette levée de fonds s’était faite en toute transparence, malgré les commentaires de tous bords qui soupçonnaient une fraude fiscale. En martelant qu’il n’y a pas eu de fraude fiscale, il a également refusé de donner plus de détails et accusé les autres partis politiques et les médias de s’acharner sur lui.

Mais cette fois, le ministre des Finances devra s’expliquer en détail et démontrer la légalité de l’opération. La chambre des députés, en adoptant un amendement hier, lui a posé un ultimatum : s’il n’a pas fourni d’explications d’ici la fin du mois d’avril, le Premier ministre Bohuslav Sobotka devra le démettre de ses fonctions.

Les accusations de fraude fiscale concernent l’émission d’obligations afin d’augmenter le capital d’Agrofert. Ces obligations, vendues pour une couronne chacune, étaient assorties d’un intérêt de 6%, un montant qui n’est pas imposé. Au total près d‘1,5 milliard ont été émises en 2013. Andrej Babiš a d’ores et déjà annoncé que cet amendement ne changerait en rien sa défense. Il a confirmé qu’il n’expliquerait rien à la chambre des députés, quitte à devoir perdre son poste en conséquence. « Au moins j’aurai le temps de faire campagne», a-t-il déclaré.