Des milliers de personnes défilent contre Zeman

La célébration de la chute du communisme a été marquée par une manifestation contre le président Zeman.

La commémoration du 17 novembre 1989, Journée de lutte pour la liberté et démocratie, a été perturbée par une manifestation réclamant la démission du président Zeman. Aux cris de « Miloše, do koše ! » (« Miloš, à la poubelle ! »), entre 5 000 et 7 000 personnes ont brandi des cartons rouges pour signifier leur mécontentement vis-à-vis de l’attitude du chef de l’État depuis son élection en mars 2013.

« Je n’ai pas peur de vous, comme je n’avais pas peur ici il y a 25 ans », a répondu le président aux huées du public, alors qu’il montait sur la scène aménagée à Národní třída, lieu de la manifestation estudiantine réprimée par la police le 17 novembre 1989. Miloš Zeman, impassible, a récité son discours sous les sifflets, protégé des jets de projectiles (œufs ou tomates) par des parapluies noirs. La foule ne l’a pas laissé s’exprimer, ne respectant le silence que lors de la minute dédiée à Jan Opletal, tué par la police nazie le 17 novembre 1939, et lorsque l’hymne national a été entonné.

« Il y a 25 ans, c’était un acte de courage de venir non seulement à Vyšehrad, mais venir dans Národní třída et se laisser tabasser », a ajouté le président. « Je ne sais pas qui d’entre vous était à Národní třída, moi j’y étais. C’est lâche de la part de ceux qui n’y étaient pas, de venir maintenant pour lancer des œufs ou d’autres choses. » Les autres discours n’ont pas été perturbés, les présidents slovaque (Andrej Kiska), polonais (Bronislaw Komorowski) et hongrois (Janos Ader) ayant été applaudis par la foule. Le président allemand Joachim Gauck a quant à lui été touché à la tempe par un œuf destiné à Miloš Zeman durant son discours.

La manifestation visait à réagir aux dernières sorties médiatiques de Miloš Zeman. Celui-ci a été très critiqué pour ses propos injurieux envers le groupe punk Pussy Riot lors d’une interview en direct à Radio Prague, sa politique pro-Poutine, ou encore suite à cette déclaration lors de sa visite en Chine le mois dernier, lors de laquelle il a éclipsé la question des Droits de l’Homme : « Je suis en Chine pour apprendre à stabiliser la société ».

Photo : Česká Televize