Les sociaux-démocrates s’interrogent sur leur place au gouvernement

La débâcle des élections européennes a mis en avant le recul du parti de gauche dans le paysage politique tchèque.  

Dès dimanche soir, juste après l’annonce des résultats du scrutin, certains cadres du parti social-démocrate (ČSSD) ont remis en question l’intérêt de poursuivre leur collaboration avec le mouvement ANO au sein de la coalition gouvernementale. D’après eux, le gouvernement actuel mené par Andrej Babiš (depuis les élections de 2017), mais aussi celui de Bohuslav Sobotka (2014-2017) ont uniquement permis à ANO de leur prendre l’espace médiatique.

Il faut dire que l’heure est grave pour le ČSSD. Avec un score de 3,95%, le parti de gauche réalise le pire score de son histoire, lui qui était habitué à l’alternance avec le parti civique ODS dans les années 1990 et 2000. Le ČSSD a ainsi perdu l’intégralité de ses mandats au Parlement européen, mais c’est au niveau national que la crise est la plus visible. Les élections législatives de l’automne 2017 montraient pourtant déjà un net recul du parti, qui n’a alors obtenu que 7,27% des voix. Un score loin des 20,45% de 2013 (devant ANO).

« Pour que notre engagement au gouvernement ait toujours du sens, nous devons prouver que nous ne sommes pas la machine à voter d’ANO », affirmait hier le numéro 2 du parti Roman Onderka sur idnes.cz. Il y a urgence à se remobiliser pour un parti qui n’a connu que des scores supérieurs à 20% aux élections parlementaires entre 1996 et 2013. L’absence d’un leader charismatique capable de répondre à la communication agressive d’Andrej Babiš coûte cher. Et à ce rythme, les élections régionales de l’an prochain pourraient être le dernier clou au cercueil des sociaux-démocrates.