A quelques mois des élections européennes, l'intérêt pour le scrutin est toujours en berne

La participation aux élections des 24 et 25 mai prochains devrait rester faible.

Lors des élections de 2014, la République tchèque avait connu une participation de 18,2%, loin derrière la moyenne des Vingt-Huit (42,6%). Seule la Slovaquie (13%) a fait pire. Cette année, les études ne montrent pas d’amélioration à ce sujet. Un sondage de l’Eurobaromètre réalisé en septembre dernier estimait  à 14% la proportion de Tchèques certains d’aller voter les 24 et 25 mai prochains. Au total, 22% des personnes interrogées déclaraient avoir un intérêt plus ou moins prononcé pour le scrutin, contre 51% au niveau européen.

Cette défiance s’explique notamment par le manque de connaissance des sujets européens par la majorité des citoyens. Le manque de visibilité médiatique des députés siégeant à Bruxelles et Strasbourg joue également en leur défaveur. Selon le politologue Kamil Švec, interrogé sur le site iRozhlas, ce désintérêt peut aussi s’expliquer par la relative nouveauté de ce scrutin dans la vie politique tchèque. Seules trois élections ont eu lieu depuis l’entrée de la République tchèque dans l’UE, et les électeurs ne s’y sont pas encore identifiés.

Mais si la situation est semblable chez les pays voisins comme la Slovaquie ou la Pologne (23,83% de participation en 2014), elle ne coule pas de source. Malte (74,8% de participation) ou encore la Lituatnie (47,35%) sont entrées dans l’UE en 2004 également et montrent plus d’intérêt pour le scrutin. Les campagnes de communication se multiplient pour mobiliser les citoyens, et notamment les plus jeunes, en espérant un effet boule de neige. Des programmes (Tentokrát budu volit ou encore Co dělá Evropa pro mě) visent à donner de l’élan à un scrutin dont la campagne électorale sera bien plus faible que d’habitude.

Car les partis politiques ne semblent pas, eux non plus, faire grand cas de la cause européenne. D’après les chiffres rendus publics hier par le quotidien économique E15, seul le mouvement ANO a prévu d’investir largement pour le mois de mai. Un budget de 30 millions de couronnes est ainsi prévu, très loin des 150 millions dépensés pour les élections sénatoriales et municipales de l'an dernier (dont 50 millions pour la seule ville de Prague). Les autres partis suivent la même tendance : le parti civique (ODS) prévoit d'investir 10 millions, les sociaux-démocrates (ČSSD) 8,1 millions. Comme un signe indiquant que remporter ces élections n'a que peu d'importance. 

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