Malgré la crise politique, le gouvernement est plus soutenu

Alors que les accusations de corruption reprennent de plus belle, le mouvement ANO et le gouvernement progressent dans les sondages.

Les multiples rebondissements dans l'affaire du "Nid de cigognes" pourraient en faire trembler plus d'un. Pourtant, Andrej Babiš et son gouvernement semblent confortés dans leur stratégie de rejet en bloc des accusations de corruption. Quelques semaines après les déclarations du fils du Premier ministre, qui affirme avoir été mis au placard par son père au moyen d'un enlèvement en Crimée, un sondage de l'institut Kantar pour Česká Televize affirme que le mouvement ANO obtiendrait 32,5% des voix si des élections devaient avoir lieu dans les prochains jours.

Ce score correspond à une hausse de 5,5 points par rapport à octobre, et de trois points par rapport aux élections de l'année dernière. Un score difficile à croire tandis que les pressions sont chaque semaine plus forte pour que le Premier ministre renonce à son poste. Depuis quelques jours, ce sont les députés européens qui affirment que le chef du gouvernement est dans une situation de conflit d'intérêts et l'accusent de continuer de diriger le groupe d'agro-alimentaire Agrofert, qu'il a fondé, tout en étant Premier ministre.

Les spéculations sur l'avenir du gouvernement vont bon train, y compris celles qui affirment que les 54 millions de couronnes de subventions européennes reçues par Agrofert devront être rendues à Bruxelles et payées par la République tchèque. Andrej Babiš, comme depuis le début de l'affaire, nie en bloc, et ses partisans semblent de plus en plus nombreux.

Parmi l'opposition, seuls deux partis tirent leur épingle du jeu. Le Parti pirate, qui affiche 19% d'intentions de vote (soit huit points de plus qu'il y a un an), ainsi que le parti civique (ODS), avec 16% d'intentions de vote (4,5 points de plus qu'en 2017). Le reste de l'opposition est éclaté et tous les partis reculent par rapport à leur score de l'an dernier, sauf les Indépendants (STAN), qui progressent de 0,5 point. Le parti d'extrême-droite SPD est le principal perdant, avec une chute de cinq points.

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