La crise perdure au sein du gouvernement

Dix jours après sa nomination, le gouvernement n'est toujours pas complet. 

Les déboires s’accumulent pour Andrej Babiš. Plus de huit mois après les élections qui ont vu le mouvement ANO l’emporter, la République tchèque est toujours embourbée en pleine crise politique. Il y a dix jours, pourtant, les choses semblaient vouloir s’arranger. Le parti social-démocrate (ČSSD) avait accepté de signer un accord de coalition avec le mouvement ANO, et ce avec le soutien du parti communiste (KSČM) pour obtenir la majorité à la Chambre des députés. Seule ombre au tableau, le couac sur la nomination du ministre des Affaires Etrangères. Le candidat du ČSSD, Miroslav Poche, a été retoqué par le président Miloš Zeman parce qu’il ne partage pas sa vision à propos de la politique migratoire à mener. Le leader du ČSSD Jan Hamáček a provisoirement pris le poste de ministre des Affaires Etrangères, mais affirme que Miroslav Poche reste l’unique candidat de son parti à ce poste.

Tandis que les discussions se poursuivent à ce sujet, la nomination de Taťána Malá au poste de ministre de la Justice a elle aussi fait polémique. La députée issue du mouvement ANO est accusée de plagiat à deux reprises, lors de la rédaction de ses mémoires de fin d’études, en ingénierie agricole à l’université Mendel de Brno, et en droit au Collège paneuropéen de Bratislava. La ministre s’est défendue en affirmant qu’elle a simplement oublié de citer certaines de ses sources. Mais la rectrice de l’université Mendel, Danuše Neradová, affirme que la partie théorique de la thèse de Taťána Malá reprend aux deux tiers les affirmations de travaux publiés avant les siens sur le même sujet.

Hier soir, la députée a démissionné de son poste de ministre de la Justice, après une intense pression. Elle a affirmé avoir pris cette décision pour permettre au gouvernement d'Andrej Babiš de fonctionner avec un maximum de confiance, tout en réfutant avoir commis la moindre faute dans ses travaux universitaires. 

En attendant qu'un nouveau ministre soit nommé, c'est Andrej Babiš qui s'occupera de la Justice. Entre-temps, il continuera de mener les discussions à propos du ministre des Affaires Etrangères, mais aussi en vue du vote de confiance de la Chambre des députés.

Photo : Tchéquie Matin