Andrej Babiš officiellement nommé Premier ministre une deuxième fois

Conformément à ce qu’il avait promis, le président Miloš Zeman a renconduit Andrej Babiš au poste de Premier ministre, malgré ses difficultés à former un gouvernement.

Six mois après la première nomination du leader du mouvement ANO, la situation politique tchèque n’a guère évoluée, mais le président Miloš Zeman a chargé hier Andrej Babiš de former un nouveau gouvernement. Les chances de réussite de ce dernier n’ont toutefois pas évolué. La formation d’une coalition dépend pour le moment du référendum organisé au sein du parti social-démocrate (ČSSD), qui pourrait s’allier avec le mouvement ANO. Pour atteindre la majorité de 101 sièges à la Chambre des députés, il faudra encore compter sur le soutien du parti communiste (KSČM), qui ne fera toutefois pas partie du gouvernement.

Cette nouvelle nomination intervient 228 jours après la première, et Andrej Babiš est en passe de devenir le Premier ministre ayant mis le plus de temps pour former son gouvernement et obtenir la confiance de la Chambre des députés. Mirek Topolánek, élu en 2006, avait attendu 230 jours pour disposer d’un gouvernement viable, lui aussi après une deuxième nomination. Pour le leader d’ANO, cette incapacité à trouver des partenaires est un échec. L’ancien ministre des Finances a également proposé un gouvernement minoritaire composé uniquement de membres de son parti, en espérant que l’opposition lui laisserait les mains libres.

Mais cela ne ralentit pas le train des réformes qui étaient prévues lors de la campagne électorale. Sans confiance, le gouvernement  Babiš est en poste depuis 175 jours et a déjà proposé 43 projets de loi (dont huit seulement ont été validés par l’opposition). Le Premier ministre ne chôme pas et a déjà promis près de 86 milliards de couronnes, de l’augmentation des salaires des professeurs à la hausse des pensions de retraite, en passant par la réduction du prix du train pour les jeunes et les personnes âgées, ou encore de nombreux investissements locaux, comme par exemple la construction de la nouvelle gare de Brno.