Abstention record pour les élections européennes

Si, contrairement a d’autres pays comme la France, la République Tchèque n’a pas plébiscité les programmes nationalistes, les électeurs ont manifesté leur rejet de l’Union européenne par une abstention record.

Au lendemain des élections européennes, le Premier ministre socialiste Bohuslav Sobotka a tenu à positiver, en déclarant être « heureux que trois partis pro-européens soient arrivés aux trois premières places. Ces résultats infirment l’idée selon laquelle les Tchèques seraient des eurosceptiques. » Mais, bien que les votes se soient exprimés en faveur de l’intégration européenne, il est difficile de ne pas souligner le faible taux de participation aux élections. Seuls 18,2 % des électeurs se sont déplacés, nettement moins qu’il y a cinq ans, où la participation s’élevait à 28,2 %.

Le parti de centre-droit ANO et le parti conservateur Top 09 ayant obtenu chacun 16 % des voix, ils feront leur entrée au Parlement européen, avec quatre députés chacun. Les sociaux-démocrates, arrivés troisièmes du scrutin avec 14 % des suffrages, enverront autant de députés a Strasbourg, mais perdent trois représentants par rapport aux dernières élections.

Les communistes et les chrétiens-démocrates obtiennent quant à eux trois sièges chacun et les libéraux de Svobodní gagnent un siège pour la première fois. Enfin, le parti civique-démocrate (ODS) de l’ancien Premier ministre Petr Nečas n’enverra que deux députés au Parlement européen, contre neuf il y a cinq ans.

L’ancien président Václav Klaus, eurosceptique et fondateur d’ODS, s’est réjoui de la faible participation, justifiant le geste des électeurs : « Ils ont fait savoir que l’UE ne les intéresse pas, que l’UE n’a rien en commun avec la démocratie et que le Parlement européen est un jouet. Je pense que les gens ont compris que ces élections n’auraient aucune signification pour la vie future en Europe. »