La République tchèque s'oppose à l'interdiction de biocarburants à base de colza au niveau européen

L'Etat veut ainsi protéger sa production de colza, dont l'huile est régulièrement utilisée pour produire des biocarburants. 

La Commission de l'environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire (ENVI) du Parlement européen veut interdire la production de biocarburant à partir de 2030. Dans le viseur de cette commission, l'huile de palme et l'huile de colza, dont les surfaces de production augmentent régulièrement à travers le monde. Selon une proposition d'ENVI, les biocarburants à base d'huile de palme pourraient même être interdits dès 2021, contre 2030 pour ceux à base d'autres sources végétales (colza, maïs ou encore canne à sucre). Ces biocarburants, dits de première génération, seraient remplacés par ceux de deuxième génération (produits à base de déchets ou d'algues), qui entreront sur le marché en 2021. 

Pour être adoptée, cette résolution doit obtenir la majorité au Parlement européen, mais également le soutien des Etats membres de l'Union européenne. Deux objectifs difficilement réalisables. La République tchèque, comme les trois autres membres du groupe de Visegrád, s'oppose à ce projet. En cause, les risques de manque à gagner pour les entreprises tchèques du secteur, et en première ligne le groupe Agrofert, détenu jusqu'au printemps par le vainqueur des élections Andrej Babiš. 

La culture du colza ou du maïs, très répandue en République tchèque, a un fort impact sur l'environnement car ces deux plantes usent le sol et accentuent l'érosion. Cela n'empêche pas les champs de colza de grandir chaque année, malgré les efforts du ministère de l'Agriculture pour redonner leur place aux cultures maraîchères. En 2017, 407 hectares ont été plantés. C'est quatre fois plus qu'en 1990. L'an dernier, 27,8% des terres agricoles du pays étaient utilisées pour la production de biocarburant. 

Photo : Wikipédia