Škoda pourrait délocaliser une partie de sa production en Allemagne

Un changement de stratégie qui aurait de lourdes conséquences financièrement. 

A force de grandir, Škoda n'est pas loin de faire de l’ombre à sa maison-mère Volkswagen. Le constructeur tchèque, qui a récemment dépassé la barre  des 20 millions de véhicules produits, pourrait toutefois connaître quelques cahots dans sa progression linéaire. A l’heure actuelle, les sites de production de Škoda en Europe sont situés uniquement en République tchèque (Mladá Bolesvla, Kvasiny et Vrchlabí) et en Slovaquie (Bratislava). Une situation géographique qui permet à l’entreprise de bénéficier de conditions avantageuses pour maintenir des prix plus faibles lors de la vente de ses véhicules : les salaires sont en moyenne trois fois plus faibles chez Škoda que chez Volkswagen.

C’est cette inégalité qui est remise en cause par les syndicats du constructeur allemand. Inquiets devant la forte progression de leur allié tchèque (dont la marge a dépassé l’an dernier celle d’Audi, la marque haut de gamme du groupe Volkswagen), les employés allemands ne veulent pas se trouver sous sa menace, alors que Volkswagen a annoncé l’an dernier vouloir supprimer un total de 23 000 emplois en Allemagne d’ici 2020 (sous forme de retraites anticipés et des temps partiels liés à l’âge des employés). Au-delà de la localisation des usines, les syndicats allemands souhaitent également que Škoda paye plus cher son accès aux technologies et aux plateformes de Volkswagen, qu’elle utilise en partie sur ses modèles.

Les travailleurs allemands ne sont pas les seuls à envisager un tel changement. Le mois dernier, le président de Škoda Auto Jaroslav Povšík évoquait la possibilité de produire le successeur du modèle Superb en Allemagne, tout en admettant que cela ferait nettement augmenter les coûts de production. Le remplaçant de la Superb doit commencer à être produit à partir de 2020.