Face à l’embargo russe, la République Tchèque cherche des alternatives

Le gouvernement a annoncé réfléchir à une série de mesures destinées à garantir la survie économique des producteurs agro-alimentaires, contournant ainsi l’embargo décrété par la Russie.

Bien que, d’après Radio Prague, plus de 90% des exportations agricoles tchèques sont vendues dans l’Union européenne, l’embargo russe menace une partie des emplois de la filière. La crainte principale, outre le fait de ne pas vendre en Russie, est de voir les prix chuter en raison d’un manque de demande au niveau national. Restent donc deux possibilités : soutenir les producteurs ou trouver d’autres destinations pour les exportations.

Le gouvernement a commencé à travailler sur chacun des aspects : le ministre de l’Agriculture Marian Jurečka appelait la semaine dernière à la solidarité nationale. « Je m’efforce au moins d’appeler les Tchèques et les personnes responsables de l’achat des produits alimentaires pour le secteur public et de l’Etat à donner la priorité aux produits tchèques provenant de producteurs tchèques », a-t-il déclaré à Radio Prague. En outre, le gouvernement devrait mettre en place un système de subventions nommé « kurzarbeit » et destiné à amortir le manque à gagner à venir.

Concrètement, un employé licencié pour des raisons économiques continuera de recevoir 90% de son salaire pendant une durée de six mois, renouvelable une fois. L’Etat prendrait en charge 30% du salaire moyen (pour un total n’excédant pas 11 900 couronnes) et l’entrepreneur les 60% restants. Face aux critiques soulignant le coût de ces subventions, le gouvernement réplique que les pertes d’emplois à venir coûteraient bien plus cher. Cité par Česká Televize, le vice-président de l’Assemblée nationale Jan Bartošek souligne que si 5 000 personnes perdent leur emploi, cela coûterait 550 millions de couronnes à l’Etat, tandis que la somme totale de fonctionnement pour le « kurzarbeit » s’élèverait à 160 millions de couronnes selon lui.

La République Tchèque a également envoyé au début de l’été cinq diplomates spécialisés dans les questions agro-alimentaires, en Russie, en Chine, en Arabie Saoudite, en Ukraine et en Serbie, afin de diversifier les destinations des exportations. Cette décision, prise avant la crise en Ukraine, vise à augmenter les possibilités d’exportations pour toutes les productions agro-alimentaires et ainsi diversifier les sources de revenus.

Photo : asz.cz