Le cristal de Bohême bientôt protégé par l’Union européenne ?

La Commission européenne souhaite étendre son label Indication géographique protégée (IGP) aux produits non-alimentaires, parmi lesquels le cristal de Bohême.

Un vase tchèque, un kilt écossais ou encore un morceau de marbre de Carrare pourraient bientôt avoir un point commun avec les pruneaux d’Agen et les jambons de Bayonne, à savoir une appellation IGP (Indication géographique protégée). La Commission européenne souhaite en effet renforcer la législation autour de la fabrication de ces produits, pour limiter les contrefaçons.

Ce label, créé en 1992, vise à protéger les aliments qui tirent leur spécificité de leur origine géographique et inclut les vins depuis 2009. L’Union européenne veut donc élargir le label IGP pour y inclure des produits non-alimentaires qui sont également spécifiques à une région précise. Ainsi, le cristal de Bohême pourrait être reconnu officiellement, ce qui limiterait les contrefaçons.

Dès le XIe siècle, des maîtres-verriers élaboraient des objets en cristal, avant que la Bohême ne commence à exporter la production à partir du XIVe siècle. Le roi du Saint-Empire Rodolphe II de Habsbourg, grand amateur d’art, offrit au cristal une vitrine de prestige à la fin du XVIe siècle. Malgré la concurrence du cristal anglais, les maîtres-verriers de Bohême réussirent par la suite à développer leur production, jusqu’à la fondation en 1857 de la célèbre fabrique Moser à Karlovy Vary.

Depuis, le cristal de Bohême s’est affirmé peu à peu comme l’une des références mondiales et de nombreux édifices renommés en sont décorés, parmi lesquels la Scala de Milan ou Versailles. Le trophée du Tour de France est lui aussi fabriqué en cristal de Bohême, via le partenariat de la compétition avec le constructeur automobile Škoda.

Photo : Wikipédia