Polémique autour du salaire des travailleurs ukrainiens

La Chambre de commerce s’oppose à une proposition de garantir un salaire élevé aux Ukrainiens venant travailler en République tchèque.

Le président de la Chambre de commerce (Hospodářská komora) Vladimír Dlouhý a rejeté hier une proposition d’augmentation des salaires des Ukrainiens qui obtiendraient un visa de travail en République tchèque. Cette mesure, défendue par les syndicats de travailleurs mais aussi par la ministre du Travail Jana Maláčová, prévoit deux options : garantir aux Ukrainiens qu’ils gagneront au minimum le salaire médian correspondant à leur profession, ou bien 1,2 fois le salaire minimal de leur branche.

Une proposition que rejette en bloc le patronat, estimant que les travailleurs ukrainiens gagneraient ainsi plus que les Tchèques. « Au travail, tous les employés devraient avoir les mêmes conditions, sans regard pour leur origine », estime Vladimír Dlouhý. Josef Středula, president de la Confédération des syndicats de Bohême et de Moravie (Českomoravské konfederace odborových svazů, ČMKOS), affirme qu’il ne s’agit pas de léser les travailleurs tchèques. « C’est une réaction à la situation des travailleurs étrangers, qui ont des salaires faibles dans notre pays. Cela entraîne leur exploitation. » D’après lui, les offres d’emploi où les salaires sont les plus faibles n’attirent pas de candidats tchèques.

Cette mesure de changement des conditions de rémunération des employés ukrainiens fait partie d’un volet plus large destiné à inciter de plus en plus de ressortissants de ce pays à venir travailler en République tchèque. Les quotas pour les visas de travail doivent passer de 19 600 à 40 000 par an pour faire face au manque chronique de main-d’œuvre. D’après les chiffres de l’Institut national de statistiques, (Český statistický úřad, ČSÚ), les étrangers représentent 5% de la population du pays et 10,7% des travailleurs.