Le ministère des Finances réfléchit à une suppression des tickets restaurants

Le projet déplaît aux entrepreneurs et aux restaurateurs.

C’est un projet de loi sur l’impôt sur le revenu qui sème le doute. Les tickets restaurants, basés sur un régime spécial, sont menacés par le nouveau texte à l’étude au ministère des Finances. L’Association des petites et moyennes entreprises (Asociace malých a středních podniků) est particulièrement remontée contre ce projet. D’après son président Karel Havlíček, les restaurants réalisent à midi la moitié de leurs ventes via tickets restaurants. Leur disparition pourrait entraîner un important manque à gagner.

Outre l’aspect fiscal, les tickets restaurants sont critiqués pour leur influence néfaste sur le marché, puisqu’ils sont régulièrement utilisés pour des achats de nourriture au supermarché. L’Association des petites et moyennes entreprises veut proposer une alternative au ministère, en restreignant les possibilités d’achat de nourriture. « Nous nous attendons à un grand débat sur les aliments à couvrir, par exemple un petit pain [rohlík], oui, mais pas de farine », explique Karel Havlíček sur idnes.cz. Un tri complexe que le gouvernement a toujours refusé de mettre en place jusqu’à présent, en raison de la difficulté qu’il y a à établir la liste des aliments de base. Karel Havlíček estime pour sa part que le développement des tickets restaurants électroniques permet au contraire de mieux contrôler ce qu’un employé achète avec.

La suppression des tickets remettrait également en cause l’abattage fiscal dont bénéficient les restaurateurs. L’Etat finance 5,5 milliards de couronnes par an en avantages fiscaux pour les hôtels et restaurants du pays. Au total, 150 millions de tickets restaurants sont émis chaque année en République tchèque. Les entreprises qui les éditent (principalement Sodexo, Endered ou encore Up) perçoivent entre 3% et 7% de commission sur chaque achat.

Photo : Tchéquie Matin