T. G. Masaryk, empereur tchécoslovaque ?

Un livre émet l'hypothèse que le premier président tchécoslovaque serait le descendant de l'empereur François-Joseph Ier.

Et si Tomáš Garrigue Masaryk était le fils d’un empereur ? La question se pose sérieusement depuis que plusieurs historiens ont confirmé la probabilité de l’hypothèse. Celle-ci a été développée par le journaliste David Glockner dans un livre. L’histoire officielle établit que le premier président de la Tchécoslovaquie est né à Hodonín, d’un père slovaque valet de ferme et d’une mère germanophone travaillant dans les cuisines d’une famille noble, née Kropáčková. Les historiens s’accordent à dire qu’elle aurait travaillé dans la demeure des Habsbourg de Hodonín.

Selon David Glockner, l’empereur François-Joseph Ier d’Autriche a séjourné plusieurs mois dans la maison dans laquelle la mère de T. G. Masaryk travaille (sa présence esr attestée mais on ne sait combien de temps il y est resté). Il n’en faut pas plus pour que le journaliste imagine que l’empereur lui-même soit le père de T. G. Masaryk, arguant notamment que sa mère venait d’un milieu social supérieur à celui de son père et était déjà enceinte lorsqu’ils se sont mariés, en 1849, c’est-à-dire à l’époque de la conception du futur chef d’État.

Une note dans le journal intime de l’empereur, où il est écrit « Kropáčková terminé », a incité le journaliste à investiguer. Selon lui, cela pourrait signifier qu’une fois la grossesse découverte, un mariage aurait été arrangé entre la jeune femme et un paysan de la région. D’autres arguments étayent cette thèse, notamment les différences physiques entre T. G. Masaryk et ses frères ou encore la possibilité pour le jeune Tomáš de travailler comme précepteur chez les familles nobles, sans que quiconque ne l'ait officiellement recommandé.

La vérité risque toutefois de ne jamais être connue. La seule solution permettant de savoir avec certitude si oui ou non T. G. Masaryk descend de l’empereur François-Joseph Ier serait d’effectuer un test ADN. Si l’ADN du président tchécoslovaque peut encore être trouvée sur l’un de ses manteaux, exposé au musée Masaryk de Hodonín, c’est l'arrière-petite-fille du premier président tchécoslovaque, Charlotta Kotíková, qui a refusé que le test soit effectué, estimant qu’il serait irrespectueux pour Masaryk et la nation tchèque.

Photo : Wikipédia