Emil Zátopek, héros sportif et politique

Une bande dessinée retrace la vie de l'un des plus grands athlètes de l'histoire tchécoslovaque.

En 1952, Emil Zátopek contribue grandement à placer la Tchécoslovaquie sur la carte de l'athlétisme en remportant trois médailles d'or aux Jeux olympiques d'Helsinki. Trois victoires loin d'être anodines car l'exploit réalisé (victoires sur 5 000 mètres, 10 000 mètres et marathon) n'a pas été égalé depuis. Mais l'un des plus grands athlètes n'a pas seulement marqué l'histoire de son sport, il a également laissé une trace indélébile dans celle de son pays.

Car Emil Zátopek ne s'est pas contenté de lutter contre le temps, il a aussi fait partie des rares personnalités qui ont critiqué le régime communiste sans se cacher. L'époque s'y prêtait pourtant peu : en 1950, la quasi-intégralité de l'équipe nationale de hockey sur glace, vainqueur du dernier championnat du monde, est arrêtée pour trahison. Douze des treize joueurs sont ainsi déportés dans les mines d'uranium du nord de la Bohême et ne les quitteront que cinq ans plus tard.

Zátopek, lui, échappe à ce sort et parvient même à protéger son compatriote Stanislav Jungwirth, Celui-ci ne peut pas participer aux Jeux olympiques d'Helsinki pour des raisons politique. Emil Zátopek décide alors de boycotter les Jeux si Jungwirth ne peut y aller avec lui. Ses chances de médailles sont telles que les dirigeants tchécoslovaques lui donnent gain de cause, lui permettant de réaliser ce triplé qui a fait de lui un coureur hors pair.

Pour célébrer la mémoire de Zátopek, une bande dessinée est parue cette semaine. Intitulée Když nemůžeš, přidej (« Si tu ne peux plus, accélère »), elle a été réalisée par le dessinateur Jaromír Švejdík, qui signe Jaromír 99. L'ouvrage retrace les aspects sportifs et politiques du coureur, jusqu'à son triomphe en 1952.