Il y a 68 ans avait lieu le Coup de Prague

 

En une semaine, le parti communiste a pris le pouvoir en Tchécoslovaquie en février 1948.

 

Contrairement à dans d'autres pays d'Europe centrale ou orientale, le parti communiste tchécoslovaque est parvenu à prendre le pouvoir de manière totalement pacifique, et en une semaine. Le parti a d'extrême gauche a pu compter tout d'abord sur son succès aux élections législatives organisées en 1947, où il a obtenu 38 % des suffrages. Un résultat qui lui permet notamment de contrôler des ministères essentiels : le ministère de l'Intérieur, le ministère de la Défense, et le poste de Premier ministre, occupé par Klement Gottwald. Le reste du gouvernement est toutefois pluraliste.

Le refus du plan Marshall, en juillet 1947, marque un premier pas vers l'Est pour le pays et surtout un premier clivage avec les autres partis du pays, libéraux et sociaux-démocrates en tête. Le 17 février 1948, le ministre de l'Intérieur nomme huit commissaires de police communistes à Prague, suscitant un tollé. Les ministres opposés au parti communiste menacent alors de démissionner, souhaitant ainsi forcer le président Edvard Beneš à convoquer de nouvelles élections générales.

Si la démission générale a bien lieu, le président subit les pressions de Klement Gottwald et n'oblige pas à de nouvelles élections, laissant le champ libre au parti communiste pour nommer des nouveaux ministres à chaque poste. Le 25 février, le gouvernement entièrement communiste est accepté par le président Beneš, contournant ainsi la Constitution.

Le « février victorieux » (« vítězný únor ») est confirmé lors des mois suivants : les principaux opposants politiques sont arrêtés ou assassinés, tandis qu'Edvard Beneš démissionne en juin. Des élections sont également organisées, le parti communiste y remporte 90 % des suffrages en étant le seul sur les listes électorales.