Il y a 50 ans, les troupes du Pacte de Varsovie envahissaient Prague

La République tchèque commémore aujourd’hui et demain les 50 ans de l’invasion de Prague par les troupes du Pacte de Varsovie.

Le soir du 20 août 1968, à 23 heures, 2000 véhicules blindés issus des armées du Pacte de Varsovie entrent dans Prague. Ils ne rencontrent presque aucune résistance et la capitale tchécoslovaque est entièrement occupée dès le lendemain matin. Les habitants de la ville ont pour la plupart opté pour une résistance passive ou pour de la désobéissance civile au lieu d’affronter directement les dizaines de milliers de soldats qui ont envahi la cité, suite notamment à la demande du président Alexandr Dubček de ne pas résister. Noms de rues déboulonnés ou recouverts de peinture, tous les moyens sont bons pour ralentir la progression des chars venus de pays alliés.

Des échauffourées ont tout de même lieu et une résistance farouche s’organise pour empêcher les soldats de prendre le contrôle du siège de la Radio publique, qui fait 17 morts chez les civils. Au total, 137 personnes sont décédées pendant l’invasion de Prague, organisée par Moscou avec des troupes venues de Pologne, de RDA, de Bulgarie, de Hongrie et d’URSS. En prenant le contrôle de la capitale tchécoslovaque, l’Union soviétique voulait mettre un terme au Printemps de Prague et remettre la politique locale au pas après plusieurs mois de libéralisme.

En quelques jours, la pluralité des médias a été supprimée et de nombreuses personnalités politiques ont été mises à pied par le régime de Moscou. Un nettoyage des arcanes du pouvoir a été mis en place, même s’il n’a pu être aussi immédiat qu’espéré. Alexandr Dubček a finalement été démis de ses fonctions en avril 1969, remplacé par Gustáv Husák. La « Normalisation » de la Tchécoslovaquie pouvait alors débuter : purges politiques, renforcement de la censure, et application d’une politique aussi conservatrice que possible.